Ventilateur ultra-silencieux : une véritable alternative à la climatisation
Dans un contexte où la climatisation s’impose presque comme un réflexe face aux vagues de chaleur, il est utile de rappeler une vérité simple mais souvent négligée : tout climatiseur est, avant-tout, un ventilateur. C’est ce que souligne le professeur Stefano Schiavon de l’Université de Berkeley. Cependant, là où le ventilateur consomme entre 3 et 10 W pour rafraîchir une personne, le climatiseur dépasse souvent les 400 W, sans parler de son impact environnemental.
la sobriété qui rafraîchit
Un climatiseur combine un ventilateur à une machine frigorifique – comprenant un compresseur, une pompe à chaleur, des composants électroniques et des fluides réfrigérants. Cette complexité a un coût, à la fois financier (de 1’000 à plus de 6’000 CHF) et écologique, avec jusqu’à 24 kg de CO₂/m² générés lors de sa fabrication.
Le ventilateur, quant à lui, offre une approche bien plus directe : il rafraîchit les personnes, et non les murs, avec efficacité, rapidité, et à faible coût.
Une solution vue comme farfelue?
Dans de nombreux pays chauds, le ventilateur est omniprésent, presque un symbole social. Et pourtant, dans nos régions, proposer un ventilateur comme solution face à la chaleur fait encore sourire. Un ingénieur ou un expert de l’EPFL qui en vantent les mérites, sont parfois perçus comme des amateurs.
Et pourtant… À Estia, à l’Unité du Développement Durable Vaud, ou dans le cabinet médical de la doctoresse Keil à Montreux, il n’y a pas de climatisation.
Et les retours des utilisateurs sont très positifs, même en pleine canicule. Tout repose sur des gestes simples :
- Fermer les stores avant que le soleil ne réchauffe trop l’intérieur.
- Ventiler la nuit en ouvrant les fenêtres en imposte pour laisser entrer la fraîcheur.
- Utiliser un ventilateur individuel, si besoin.
- Adapter sa tenue vestimentaire en fonction des températures.
Résultat : Même en plein été, la fraîcheur est maintenue jusqu’à 11 h du matin, et les ventilateurs suffisent à gérer les pics de chaleur de l’après-midi.
Le secret du bon ventilateur
Un ventilateur bien conçu peut réduire la température ressentie de 3 à 5 °C, selon la vitesse utilisée. Mais pour une efficacité optimale, il est important de choisir un modèle adapté :
- Un niveau sonore inférieur à 35 dB à basse vitesse.
- Une consommation électrique faible : entre 3 et 30 W pour un modèle plafonnier, et 1 à 10 W pour un ventilateur sur pied.
- Pas d’effet stroboscopique avec la lumière.
- Un flux d’air laminaire, qui ne dessèche les yeux.
Ces types de ventilateurs, encore rares il y a quelques années, sont désormais de plus en plus accessibles. Chez Estia, un simple mini-ventilateur USB a été testé avec succès, sans nécessiter de ventilateur plafonnier.
Rafraîchir les personnes, pas les murs!
Climatisation ou ventilateur?
La vraie question est : cherchons-nous à rafraîchir un espace ou simplement une personne ?
Dans des pays comme les États-Unis, où la climatisation est omniprésente, les plaintes estivales concernent principalement… le froid excessif. Ironique, n’est-ce pas ?
De plus, la climatisation enferme souvent dans des espaces clos, favorisant la prolifération des germes, un effet similaire à celui de l’hiver.
Un futur ventilé
Face au changement climatique, notre perception du confort doit évoluer. La bonne nouvelle ? Même dans les scénarios climatiques les plus pessimistes du GIEC pour 2060, un ventilateur bien utilisé suffit pour maintenir un confort thermique dans un bâtiment conçu intelligemment, selon les normes (comme la norme SIA 180:2014).
Aujourd’hui déjà, les ventilateurs plafonniers sont inclus dans la base de données EPIQR+, un outil précieux pour la rénovation. Il ne reste qu’à les intégrer dans nos projets de réhabilitation.
En conclusion
Avant de se précipiter sur une solution coûteuse et énergivore comme la climatisation, pourquoi ne pas essayer le ventilateur ? Ce souffle d’air, si simple en apparence, pourrait bien devenir l’une des plus grandes innovations de notre époque en matière de confort thermique.